Je parcours la France depuis plus de quinze ans pour couvrir des festivals, des plus grands événements jusqu’aux rendez-vous les plus confidentiels. Le 21 juin 2025, j’ai mis le cap sur Ribes, petit village ardéchois, pour assister à la toute première édition d’un nouveau festival : Les Euphoribes (voir le site des Euphoribes sur https://leseuphoribes.fr). Une édition #0, autrement dit une version test, expérimentale… mais qui n’avait franchement rien d’amateur.

Ce qui m’attendait sur place m’a surpris — et dans le bon sens. Visiblement plus de 500 personnes ont répondu présent sur la journée, preuve que l’intuition portée par l’équipe organisatrice a trouvé son public. Et pas uniquement des proches ou des habitants du coin : j’ai croisé des familles, des curieux venus de plus loin, des amoureux de nature, d’ateliers participatifs et de culture en plein air. La diversité des profils, l’ambiance détendue et l’énergie collective qui circulait dans les allées m’ont rappelé pourquoi j’aime tant mon métier : parce que des projets comme celui-là incarnent, à petite échelle, de véritables laboratoires du vivre ensemble.

Le programme ? Simple, mais généreux. Balades botaniques, ateliers créatifs, coin enfants, scène ouverte, concerts, spectacle de jonglerie, tombola participative, repas locaux, pétanque, circle song… Rien de clinquant, mais une cohérence d’ensemble, une vraie fluidité, et surtout une volonté manifeste de proposer des moments sincères. Ici, la convivialité n’est pas un concept : elle s’éprouve à table, dans un hamac, ou au détour d’une chanson improvisée.

Musicalement, les choix étaient justes et adaptés au format : des artistes locaux, investis, avec des moments forts comme le concert de Rythmikanfoli (percussions puissantes et festives), celui de Damien Wautelet franchement envoûtant, ou encore le final rock du groupe SOFA.

Mais ce qui distingue Les Euphoribes, c’est moins la programmation que l’état d’esprit. Ici, on pense écologie sans posture, transmission sans hiérarchie, culture sans costume. L’équipe semble croire dur comme fer à un autre modèle de festival : plus doux, plus lent, plus humain. Et honnêtement, ça fonctionne. Le public ne s’y est pas trompé.

Alors oui, tout n’est pas parfait — c’est une première. Mais avec près de 600 participant·es dès l’édition 0, une organisation solide, des valeurs claires et un terrain fertile, Les « Euphoribes » ont toutes les chances de s’installer durablement dans le paysage des festivals de demain.

À suivre de très près, et avec enthousiasme !